Où est le Fonds bleu ?
Rappelons qu’en 2022, M. François Legault a dit que « Nos lacs ont besoin d’amour » et a promis de créer un Fonds bleu qui en serait la réponse. Or on l’attend toujours.
Depuis ce temps, la Fédération québécoise de défense des lacs et cours d’eau au nom de ses membres, associations de protection de lac et municipalités, a tendu la main au gouvernement pour faire entendre la voix des acteurs de l’eau sur cette initiative historique. Nous avons tenté, à maintes reprises, d’établir un dialogue avec notre gouvernement, notamment l’automne passé par une lettre adressée au ministre de l’Environnement signée par 75 associations de lac et municipalités.
Nous avons fait des représentations pour que le Fonds bleu soit géré en toute transparence par une instance démocratique, élue et proche des citoyens que sont les MRC. On a aussi demandé qu’il y soit intégré un programme d’appui d’experts pour aider les citoyens et les municipalités qui souhaitent poser des gestes positifs pour protéger les lacs et rivières. Les représentations des associations de lacs sont sobres et réfléchies. De plus, ces associations n’ont jamais demandé de financer la mission de leur propre organisme, et pourtant elles forment collectivement le fer de lance de la protection de la ressource eau dans le Québec méridional.
Il semble que ces représentations sur le Fonds bleu n’ont pas été prises en compte. Et pour ajouter l’insulte à l’injure, sa planification se discute derrière des portes closes. Tout semble géré à la pièce, miettes par miettes, les annonces de programmes éparpillées se succédant sans apparence d’une direction nationale cohérente.
À la veille du budget 2024, est-ce que le Fonds bleu y sera annoncé? On n’en sait rien. On en connaît que des bribes, on n’en apprend que par des rumeurs. On aurait espéré que la création du Fonds bleu se fasse en s’appuyant sur des principes d’ouverture, d’accessibilité et de transparence. On est loin du compte.
Est-ce que le gouvernement accouchera d’un Fonds bleu visionnaire, géré par des instances élues, proches des citoyens et capable de tracer la voie pour les années à venir? Nous ne pouvons que l’espérer. Malgré tout, les bénévoles des associations de protection de lacs sont toujours disponibles, prêts à contribuer, à être partenaires et engagés dans la conservation des lacs et des cours d’eau du Québec.
Est-ce trop demander que leur gouvernement les reconnaisse et les respecte ?
Constance Ramacieri
Présidente FQDLC, au nom de ses membres; individus, associations, MRC, municipalités des régions suivantes : Bas Saint-Laurent, Capitale nationale, Chaudière Appalaches, Estrie, Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, Lanaudière, Laurentides, Laval, Mauricie, Montérégie et Outaouais
Source : Constance Ramacieri